Oubliez le réflexe : “RSI et ROI, c’est du pareil au même.” Cette confusion trop répandue masque des réalités bien différentes, et peut, dans l’action, conduire à des choix diamétralement opposés. Car le RSI ne s’intéresse pas à la rentabilité pure ; il s’attache à des signaux, des tendances, là où le ROI se concentre uniquement sur le rapport gains/dépenses. Deux visions, deux outils, deux lectures du réel qui, mal compris, peuvent brouiller la stratégie marketing.
Roi et rsi : deux indicateurs clés pour mesurer la performance en marketing
Le ROI, ou return on investment, fait figure de vieux compagnon dans le monde des KPI marketing. Son principe est limpide : révéler combien chaque euro investi rapporte, en rapprochant le gain généré du montant initial engagé. Que ce soit pour une campagne digitale ou un événement physique, le ROI offre une lecture immédiate et sans détour de la performance financière.
Le RSI, quant à lui, reste plus discret hors des cercles financiers, mais il gagne du terrain dans l’arsenal des marketeurs. Issu de l’analyse technique boursière, il mesure la force d’une tendance. Transposé au marketing, il permet d’identifier si une campagne surperforme ou s’essouffle, là où le ROI n’offre qu’une vue figée. Utiliser le RSI en marketing, c’est injecter de la dynamique dans l’analyse : on ne regarde plus seulement la photo, mais aussi le film.
Imaginez deux campagnes affichant un ROI identique. Mais l’une bénéficie d’un RSI élevé, portée par une dynamique ascendante, tandis que l’autre stagne ou décline. Ce croisement d’indicateurs affine les décisions, précise les arbitrages budgétaires, donne de l’épaisseur à l’analyse.
Voici comment se distinguent ces deux outils :
- Le ROI mesure le rapport concret entre investissement et gains.
- Le RSI éclaire la dynamique sous-jacente, la performance relative dans le temps.
Utiliser ROI et RSI conjointement, c’est ajouter de la profondeur à la lecture des campagnes : apprécier à la fois le résultat final et l’intensité du parcours.
Comment calculer et interpréter le ROI et le RSI dans des cas concrets ?
Le ROI se calcule de façon simple, mais son impact reste puissant. Prenons la formule classique : (revenus générés, coût de l’investissement) / coût de l’investissement. Exemple concret : une entreprise mise 40 000 euros sur une opération marketing. Elle engrange 100 000 euros de chiffre d’affaires supplémentaire. Le calcul donne (100 000, 40 000) / 40 000 = 1,5, soit 150 %. Ici, chaque euro engagé a généré 1,50 euro en retour. Difficile de faire plus explicite.
Quant au RSI, sa logique vient du monde financier. Il compare la moyenne des gains et des pertes sur une période donnée. Conçu par Welles Wilder, il permet de capter le momentum d’une campagne : savoir si l’on avance avec l’élan ou à contre-courant. Sa formule : RSI = 100, [100 / (1 + RS)], où RS est le ratio entre la moyenne des gains et celle des pertes sur, par exemple, 14 jours. Un RSI supérieur à 70 indique une phase de surperformance, tandis qu’un score en dessous de 30 signale un net ralentissement.
Pour différencier leur utilité, retenez les points suivants :
- Le ROI donne une vue globale sur la rentabilité d’une action ou d’un projet.
- Le RSI affine cette lecture en signalant la vigueur ou la faiblesse du rendement sur la durée.
Le ROI vous permet de situer le niveau de rentabilité, tandis que le RSI offre la possibilité d’ajuster la trajectoire en temps réel. Articuler ces deux indicateurs, c’est optimiser la stratégie d’investissement et dépasser le simple suivi du capital investi.
Limites, précautions et bonnes pratiques pour utiliser ces indicateurs efficacement
Si ROI et RSI séduisent par leur apparente clarté, ils cachent aussi des angles morts. Le retour sur investissement ne tient pas compte des décalages dans le temps, certains effets d’une campagne ne se manifestent que bien après la clôture des comptes. Il passe aussi à côté des aspects qualitatifs, comme la hausse de notoriété ou le renforcement de la fidélité client, pourtant loin d’être négligeables.
Le RSI, hérité de l’analyse technique et du trading, capte le mouvement, mais il reste sensible à la volatilité. Dans des périodes instables, il peut envoyer de mauvais signaux. En trading, il sert à repérer des points d’entrée ou de sortie, mais une lecture trop rapide expose à des erreurs d’interprétation.
Voici quelques précautions à garder à l’esprit pour exploiter ces indicateurs avec discernement :
- Adaptez la période d’analyse du RSI à la durée effective de la campagne ou au cycle du produit.
- Associez le ROI à d’autres KPI pour nuancer la lecture des résultats.
- Tenez compte du contexte : la pression concurrentielle, la saturation de l’audience ou le cycle de vie du marché peuvent influencer les signaux observés.
En pratique, il s’agit de croiser les données, de replacer chaque score dans son environnement réel, et de privilégier une lecture vivante du momentum. Le RSI ne remplace jamais l’intuition du terrain ni la connaissance fine des clients, mais il enrichit la palette d’analyse.
Au final, choisir entre ROI et RSI revient à refuser la vision en noir et blanc. C’est dans la nuance, la confrontation des angles, que se dessinent les stratégies marketing capables de résister à la volatilité du marché.